Laurent Gaudé, primé par le Goncourt en 2002, avec son roman au souffle épique La mort du roi Tsangor, mêle au genre romanesque le ton tragique, puisé, semble-t-il, dans une tradition littéraire qui remonte aux tragédies antiques. Avec Le Tigre bleu de l’Euphrate, il signe une pièce de théâtre où se confondent l’épique et le lyrique, le tragique et la puissance dramaturgique de la parole d’un homme face à la mort.
Dans cet extrait, le conquérant du IVe siècle avant J-C, Alexandre le Grand, évoque sur le ton de la prière une dernière fois son existence de conquérant où s’entrecroisent élans vitaux, vanité humaine et regrets.
On peut alors se demander comment l’évocation de la mort du personnage permet une parole universelle sur l’expérience de celui qui se prépare à mourir. Lire la suite